Traversées Oniriques
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Traversées Oniriques

Forum de l'association Traversées Oniriques
www.traversees-oniriques.com
 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
-26%
Le deal à ne pas rater :
Bosch BBS8214 Aspirateur Balai Multifonction sans fil Unlimited ...
249.99 € 339.99 €
Voir le deal

 

 Le jeu du chat mortel

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Napalm Dave

Napalm Dave


Masculin Nombre de messages : 114
Age : 44
Localisation : Tours
Date d'inscription : 30/12/2006

Le jeu du chat mortel Empty
MessageSujet: Le jeu du chat mortel   Le jeu du chat mortel Icon_minitimeMer 4 Avr - 20:40

Une nouvelle refusée à l'AT nuit d'Almor. Visiblement ce n'est pas l'ambiance qui pêche mais surtout l'épilogue qui, m'a-t-on dit casse tout. Vu que je voudrais la placer dans le même recueil que celles que j'ai déjà présentées, j'espère que vous me direz franchement ce que je peux améliorer. Le concours était sur le thème de l'enfant, d'où les points de vue et le registre des dialogues adoptés.
Attention, c'est un texte assez cruel, je préfère prévenir.


Le jeu du chat mortel

La familiale glissait silencieusement le long du lacet de la route, se faufilant entre les collines comme un animal farouche. On aurait dit la course prudente d’un rongeur profitant du crépuscule pour se déplacer. Le ciel était d’ailleurs déjà sombre : en ces premiers jours de vacances de février, la nuit arrivait encore vite.
A l’arrière du monospace, les enfants n’étaient guère remuants, éreintés par cinq longues heures de route. On les avait tirés du lit pour des préparatifs interminables et ils n’en pouvaient plus. Damien jetait des regards songeurs par la vitre teintée, il regrettait déjà son voyage. Pourquoi les adultes étaient-ils si stressés par ce qui était sensé, avant tout, être un séjour de repos ? Les vacances, ils en parlaient toute l’année pour n’en profiter que quelques jours… Du haut de ses neuf ans, il était le plus âgé de la fratrie, avec suffisamment de souvenirs de la maison du Bourg Saint-Roch pour en parler aux autres enfants. Chaque fois, cette région lui inspirait le même sentiment : de la peur…
Il se tourna pour regarder sommeiller ses frères et sœurs. Eux n’avaient jamais connu les vacances en Haute-Marne car ils étaient arrivés après : pas facile de recommencer une vie lorsque l’on est un enfant placé ! Karim, sept ans, dormait la bouche ouverte à l’extrémité de la banquette. Juste à côté de lui, Emilie, six ans, s’ingéniait à déchirer un sachet de gâteaux, ses petites mains de fée s’escrimaient en vain sur le plastique.
— « Emilie ! Je t’ai dit mille fois de ne pas manger dans la voiture ! Gronda la voix de monsieur Cordeau depuis le siège conducteur. Qui est-ce qui ramasse les miettes après ? »
La petite fille laissa tomber son « trésor » avec dépit. Les grandes personnes accordaient tellement d’importance à la propreté qu’elles ne faisaient plus rien de peur de devoir nettoyer.
— « Tu exagères chéri ! Répondit une voix de femme sur un ton de reproche. On n’a pas fait de pause depuis Saint-Dizier. Tu es quand même un peu dur avec la petite ! »
Francis Cordeau se contenta, pour toute réponse, de laisser parler la radio. Elle citait inlassablement depuis bientôt quatre heures tous les fléaux de la Terre sous forme de flashs d’information :
— « On ne pourrait pas changer ? s’indigna madame Cordeau.
Mais le père restait sourd à leurs demandes, se concentrant sur la route.
— « Le séisme d’une magnitude de six virgule quatre sur l’échelle de Richter aurait fait trois cent vingt morts et plus de mille disparus selon un bilan provisoire. Les autorités turques…
— Chéri, on l’a déjà entendu ça ! Ça fait au moins vingt fois qu’ils nous bassinent avec le tremblement de terre. Tu n’en as pas marre d’entendre toujours les mêmes salades ?
— S’il te plaît mon cœur, les infos je n’ai jamais le temps de les suivre et…
— Du nouveau à propos de l’affaire Brémont. Pierre Brémont, ce multirécidiviste du viol accusé d’agressions sexuelles sur dix-sept mineurs comparaissait… « Clic ! » »
Monsieur Cordeau venait d’éteindre la radio d’un geste vif, l’air visiblement embarrassé. Il s’écoula une longue minute avant qu’il ne rompe le silence :
— « Pardonne-moi chérie, je suis vraiment trop con !
— Ne sois pas grossier devant les enfants s’il te plaît ! Répondit doucement la mère. »

Damien poussa un soupir de soulagement. Puis son regard se noya à nouveau dans le paysage monotone. Les mornes forêts de conifères enserraient la route, couloir sombre et oppressant. Par moment, on aurait cru que les sapins s’avançaient en formation compacte, hésitant à attaquer le bitume. Pour la première fois depuis qu’il connaissait ce maudit patelin, le petit garçon avait hâte d’arriver.
*
Monsieur Cordeau ne put s’empêcher de pester lorsque ses chaussures neuves s’enfoncèrent dans la terre avec un bruit de succion. Les sols entourant la vieille maison étaient gorgés d’eau, transformant les pâtures environnantes en véritables marécages.
Les enfants, eux, ne s’étaient pas fait prier pour descendre tant leurs petites jambes leurs paraissaient lourdes. Tandis que Nadine Cordeau fouillait les bagages à la recherche de bottes en caoutchouc, Emilie courait en tous sens. Elle sautillait, papillonnait, indifférente à la boue qui maculait ses collants. Sa nouvelle maman allait sans doute la gronder, mais pour l’instant, elle profitait de cet air froid saturé d’humidité qui lui embrasait les poumons. Emilie n’avait jamais eu de vraie maison, ce qu’elle connaissait de l’extérieur s’était longtemps résumé à un balcon minuscule surplombant une arrière cour crasseuse où s’entassaient des carcasses de télés.
Damien quant à lui restait planté devant la masure. Son regard se porta sur les fenêtres hautes, béantes et rapprochées comme les yeux d’un oiseau de proie. Puis il détailla les lierres noircis qui lacéraient la façade décrépie, laissant apparaître des pans de pierres irrégulières sous le revêtement. Les volets portaient la trace de grêles récentes et leur métal était même bosselé par endroits.
— « C’est super grand ! J’adore ! S’écria Emilie.
— Moi ça me donne des frissons dans le dos, soupira Damien.
— Ah bon ? Pourquoi ?
— Tu es encore petite, mais tu comprendras. Je déteste la campagne ! Maugréa-t-il avec une attitude de prophète. »
Près de la porte, une longue gouttière de zinc descendait contre le mur, grand serpent asthmatique crachotant un mince filet d’eau dans une vieille poubelle devenue réservoir. Son plastique noir se tordait sous l’effet du remplissage, prêt à craquer. A l’intérieur stagnait un liquide vert particulièrement peu engageant.
— « Ce serait marrant de pêcher là dedans ! Dit Karim, qui était arrivé à leur hauteur.
— Mauvaise idée ! répondit Damien, tu vas te faire tuer par papa !
*
Les parents ne laissèrent que peu de répit aux enfants, juste le temps de se changer et d’encaisser des réprimandes pour avoir joué dans les flaques. Il y avait une autre maison à quelques pas de la leur et ils devaient s’y rendre car c’est là que vivait Alice, une vieille amie de la famille. Monsieur Cordeau expliqua aux deux nouveaux enfants qu’Alice avait été son institutrice quand il avait l’âge de Damien et que c’était quelqu’un de très gentil. Il leur avait fait promettre au moins dix fois d’être polis et de bien se tenir à table.
Sur le chemin, Karim se laissa guider par le bras de Nadine. Il n’avait quasiment connu que l’obscurité de son cagibi, mais depuis qu’on l’en avait sorti, il ne supportait plus le noir. Madame Cordeau le savait et le laissait s’agripper ainsi à son bras, même s’il lui faisait mal.
*
Les enfants eurent un choc en passant le seuil de la porte. Non pas à cause d’Alice : celle-ci avait tout d’une gentille vieille dame encore belle et au visage vivace, véritable incarnation de marraine la bonne fée. Non, ce qui les frappa le plus était la vue de ce gamin, assis à table devant un cahier ouvert : un petit garçon ridé aux cheveux blancs… Parents et enfants restèrent un moment interdits, à le dévisager. Damien se rendit compte avec horreur qu’il ne devait pas être plus âgé que lui malgré son visage marqué.
— « Entrez ! Allez-y installez-vous, faîtes comme chez vous ! J’ai presque fini la leçon de Teddy ! S’exclama Alice, joyeuse, avant de se diriger vers un petit tableau noir à trépied. »
Pendant que la famille s’asseyait, elle déplaça de petites lettres magnétiques sur la surface puis entoura chaque syllabe d’un trait de craie soigneux.
— « Maintenant Teddy, lit les mots de la phrase. »
Les lèvres du garçon bougèrent péniblement.
— « Le…le ba-ballon rou-roule sur… le che-min… Articula-t-il d’une voix sourde.
— C’est bien ! Je suis contente tu fais des progrès. Maintenant, tu vas préparer tes affaires, ton papa ne va pas tarder. »

Teddy hocha la tête avant de se lever sagement vers son cartable. La famille Cordeau était restée spectatrice durant ces longues minutes et le père jetait des regards interrogateurs à sa vieille amie. Ne voulant pas les laisser dans l’embarras, elle s’approcha et expliqua à voix basse :
— « Je fais de la rééducation avec Teddy, deux fois par semaine : le mardi et le samedi. C’est un enfant du voyage qui a eu un gros accident et souffre d’introversion. Il y a trois mois, il ne parlait pas du tout. Mais aujourd’hui, il a réussi à prononcer une phrase simple. Je ne désespère pas !
— Un accident ? mais quel accident peut mettre un gamin… Enfin dans un état pareil quoi ? Bredouilla Francis.
— Je ne sais pas exactement, les gitans sont discrets et protègent leurs enfants, et je le respecte. Mais je suppose qu’il a vécu un choc, quelque chose de vraiment traumatisant. J’aide ce petit à ma manière, c’est comme un service rendu entre voisins ! De toute façon je crois qu’aucune école ne voudrait le prendre en charge. »

Pendant que les adultes s’entretenaient, les trois enfants Cordeau aveint décidé de respecter la première consigne de leur hôte à leur arrivée : faire comme chez eux. Damien s’était déjà installé à son habituelle place lors des dîners à l’extérieur : en bout de table. Il ne parvenait pas à quitter des yeux ce Teddy qui glissait dans son sac ses cahiers et crayons avec les mêmes gestes saccadés qu’un robot. Caressant le motif crénelé de son assiette, il ruminait ses pensées ; pourquoi sa petite voix intérieure ne le trompait jamais ? Karim s’était déjà approché de l’étrange garçon et tentait d’engager la conversation avec des signes, un langage codé typiquement « karimesque ». Quant à Emilie, elle avait trouvé un nouveau jouet en la présence du tableau magnétique et traçait à l’aide de ses petits doigts humides des œuvres éphémères dans la poussière de craie.

Alice les observa un instant, puis se tourna vers les parents, l’air sombre.
— « Tout ce que je peux affirmer, c’est que ça c’est produit en bas de la route. Tout le monde le dit aux alentours, et au bourg aussi.
— Ce coin plein de marécages où les dingues posent des pièges ? Ça ne m’étonne pas, moi ! Il a dû faire une mauvaise rencontre. Répondit Nadine à mi-voix.
— C’est surtout une chaussée dangereuse où ça roule à toutes blindes ! Souligna Francis. Il est hors de question qu’ils aillent jouer là-bas. »

Quelques minutes plus tard, le ronronnement du moteur d’un petit camion remplit la cour et deux grands hommes baraqués entrèrent sans frapper. A la vue des Cordeau, ils se contentèrent d’un vague bonsoir avant d’échanger quelques mots avec Alice. Malgré les gros yeux de reproche de leur mère, les enfants les détaillèrent longuement. Ils n’avaient encore jamais vu de gitans et étaient impressionnés par leur teint sombre, leurs mains larges comme des pelles et leurs souliers de cuir clouté qui résonnaient sur le carrelage.
Le plus grand des deux vint ensuite déposer un baiser bruyant sur le front de Teddy et ils repartirent avec lui sous leur aile…
*
L’obscurité avait envahi la chambre. Emilie se redressa brusquement, en proie à la terreur. Pourquoi était-elle dans le noir ? Les parents avaient promis de laisser un peu de lumière pour elle et karim. Elle était complètement désorientée, ne sachant même plus où se situait le lit dans la pièce. Celui-ci était au milieu du noir en vérité !
Une chose la frôla et elle voulut crier : impossible. Aucun muscle ne lui répondit et à présent c’étaient plusieurs de ces horreurs qui l’agrippaient. Une multitude de mains rapaces s’accrochaient à son cou, à ses cheveux, à son pyjama. C’étaient des êtres avides qui arrachaient le tissu de la chemise de nuit, cherchant à dénuder chaque partie de son petit corps. Elle parvint enfin à hurler, mais le décor avait changé.

La lueur rassurante du poêle rougeoyait dans le renfoncement du couloir tandis que les ronflements de Karim résonnaient depuis l’autre lit de la petite chambre.
Emilie se leva, encore tremblante, serrant contre elle son fidèle Toby, Le petit chien en peluche. Emilie franchit le cadre vide d’une porte, ses pieds s’aventurèrent sur le parquet vermoulu, il ne fallait surtout pas réveiller les parents !
A son grand soulagement, elle remarqua que malgré l’heure tardive, la couverture formait un chapiteau sous lequel perçait la lumière d’une lampe de poche.
— « Damien, tu dors ? Dit-elle timidement.
— Oui, répondit une voix traînante sous la toile.
— J’ai peur, je peux dormir avec toi ? »
La tête du garçon émergea aussitôt des couvertures, arborant un air désolé.
— « Oh excuse moi Mimi, viens dans mon lit !
— Merci. »
Damien s’écarta et laissa tomber au sol un album à la reliure dorée. Emilie se pelotonna contre lui et ils se réfugièrent sous les couvertures épaisses.
— « J’ai fait un cauchemar, il y avait des mains qui voulaient me toucher. C’est à cause de Papa et Maman ! Sanglota-t-elle.
— Je sais, ils sont méchants. Mais la police les a punis. Ils ne reviendront plus jamais. Ton papa et ta maman, ce sont les miens maintenant (Damien enveloppa Emilie de son bras et la serra contre elle).
— Tu les empêcheras de revenir ?
— Je les tuerai s’ils te font du mal !
— Et ils iront en enfer ?
— C’est là qu’on va quand on est méchant. Répondit-il d’un ton assuré.
— Et l’enfer c’est loin ? Demanda Emilie.
— C’est au centre de la Terre, il y a des flammes et de la lave !
— Alors c’est sous la terre, et le soleil, il est où ?
— Il est au-delà de la Terre, dans le système solaire. Et après encore, il y a les galaxies, et encore après l’univers. C’est immense !
— Mais alors ça ne s’arrête jamais ? Dit Emilie avec un petit rire.
— Non, c’est l’infini, il n’y a pas de limites. L’univers, on ne peut pas le mesurer, c’est infini.
— Si ça se trouve, ça s’arrête quand même et au bout, il y a des gros monstres qui nous regardent comme si on était dans un bocal !
— Si ça se trouve oui ! Dit Damien en riant de bon cœur.
*
Revenir en haut Aller en bas
http://outreplan.canalblog.com/
Napalm Dave

Napalm Dave


Masculin Nombre de messages : 114
Age : 44
Localisation : Tours
Date d'inscription : 30/12/2006

Le jeu du chat mortel Empty
MessageSujet: Re: Le jeu du chat mortel   Le jeu du chat mortel Icon_minitimeMer 4 Avr - 20:43

Leurs pieds martelaient le sol, emportant chaque fois des dizaines de petites vies en une agonie silencieuse. Les ouvrières s’écartaient vainement de la piste odorante pour éviter ce fléau inconnu ; avaient-elles seulement conscience de ce qui se passait ? Elles s’égaraient et leurs course incertaine les menaient droit à l’holocauste.
Damien arriva à la hauteur de ses frères et sœurs qui gesticulaient et ricanaient dans l’allée. Les parents les avaient confiné au potager en friche devant la maison en leur promettant les punitions les plus terribles s’ils allaient « tremper leurs vêtements » dans la pâture, pourtant bien tentante, s’étendant au-delà du chemin de terre.
— « Vous faîtes quoi ? S’enquit Damien.
— On fait la guerre aux fourmis ! On est des géants et on les écrase ! s’esclaffa Emilie.
— Vous ne voulez pas plutôt jouer à chat ? »
Damien était depuis toujours habitué à la maniaquerie de ses parents et à leurs interdictions. Il avait appris à tirer parti de la moindre parcelle de liberté accordée par les non dits. Or ce grand jardin de terre retournée offrait en réalité de nombreuses possibilités de jeu, il ressemblait à un petit labyrinthe avec ses allées parfaitement droites entrecroisées et son vieux tas de gravats dressé au milieu. C’était cet univers d’enthousiasme qu’il souhaitait partager avec les deux autres enfants.
Une silhouette leur apparut soudain, qui leur adressait des signes depuis la clôture : celle d’un grand gamin, assurément plus âgé, un garçon brun chaussé de bottes en caoutchouc.
— « Qui c’est celui-là ? Dit Karim d’un ton méfiant.
— Pas de souci, c’est Thomas Sarrasin. Il est dans la maison derrière celle de chez Alice. Répondit Damien.
— Il est en vacances lui aussi ?
— Non, il habite là. »
Le petit garçon secoua la tête, incrédule. Il ne pouvait concevoir que l’on puisse vivre toute l’année dans une maison de vacances ! Le nouveau venu avait les cheveux coupés à ras, d’un noir corbeau, soulignant une peau pâle et fraîche. Tout en lui révélait une vie passée au grand air.
— « Salut, ça va ? Dit gaiement le garçon. Vous venez jouer ? Avec des potes on a quelque chose à vous montrer ! »
— « Je ne sais pas, dit Damien. On voudrait bien mais je ne sais pas si les parents voudront…
— Tiens, bonjour toi ! S’exclama la voix amusée de madame Cordeau derrière eux. »
Le grand Thomas se prêta au rituel de la bise et échangea quelques politesses avec la mère de Damien.
— « Ils peuvent venir jouer chez moi ? Finit-il par demander.
— D’accord mais tu les raccompagnes à sept heures et surtout, vous n’allez pas au bas de la route ! C’est très important ! »
Thomas promit à Nadine d’obéir avec toute la solennité d’un diplomate. Puis sous l’œil bienveillant de la mère, le petit groupe s’engagea sur le chemin avant de s’éloigner…
*
— « Mais chez toi, c’est pas par là ? »
Damien commençait à s’inquiéter. Le chemin de terre, façonné par la roulade pesante des tracteurs, était décidément très long.
— « C’est tout comme ! Les près et les bois sont à tout le monde donc c’est aussi chez moi si je le veux. Répondit Thomas d’un air assuré.
— C’est tout comme ! Répétait Emilie en riant »
Elle adorait apprendre de nouveaux mots.

Le soleil de l’après midi éclaira les silhouettes de deux autres enfants qui accouraient à leur rencontre. Lorsqu’ils furent plus près, ils purent les détailler : un garçon et une fille moins âgés que Damien ; tous deux avaient le teint mate, le regard perçant et les traits mélangés. La petite fille avait en effet les mêmes cheveux blonds qu’Emilie mais sa peau sombre lui donnait davantage l’aspect d’une princesse indienne. D’autant qu’elle portait une superbe robe à jupons. Le garçon avait lui un petit blouson de cuir et une besace de toile ; il y avait quelque chose de mature en lui, on aurait dit un adulte en miniature. Thomas présenta les nouveaux venus comme étant Josué et Nancy, ses « amis du camp du haut du Gué ». Les petits citadins comprirent alors qu’ils étaient gitans, comme le pauvre Teddy, mais se gardèrent toutefois de leur parler de cette rencontre. Les enfants du voyage accueillirent leurs nouveaux camarades par des baisers collants sur les joues et les invitèrent à les suivre pour un jeu de leur cru.
— « Venez, on va jouer aux pistolets ! Après, je vous emmènerai dans les bois, j’ai une surprise à vous montrer ! Dit Josué.
— Mais c’est par le bas de la route ? »
Damien reconnaissait le sillon grisé du bitume et la rumeur des automobiles que l’on voyait glisser au loin, insectes de métal reflétant les rayons du soleil. Son cœur se mit à battre la chamade dans la perspective de braver les interdits.
— « Mais non ! Le bas de la route c’est plus loin. Nous on va dans les bois, y aura pas de voitures.
— Moi je veux y aller ! s’écria Emilie.
— Tu as peur qu’il y ait un fantôme ? dit Nancy.
— Non, un chasseur ou un voleur plutôt, répondit Damien.
— On est plusieurs, on peut se défendre, assura Josué. »

Les enfants s’enfoncèrent dans les hautes herbes les séparant d’un bosquet, courant à perdre haleine. Ils ne se souciaient ni des pièges ni des réprimandes. Ils s’ébattaient, s’affrontant en une joyeuse bataille à l’aide d’armes fictives. Les petits gitans avaient leurs jouets en plastique de quatre sous et les autres se contentaient d’en imiter la forme avec les doigts. Les bruits de bouche remplaçaient les détonations, l’imagination effaçait tous les problèmes. Il n’y avait plus de parents ni d’école, encore moins de cauchemars. Ils jouaient sans penser à rien d’autre que remplir leurs cœurs d’émotions et en échanger avec leurs nouveaux amis.

Leur course effrénée les avait amenés au plus près du petit bois. Ce curieux bouquet d’arbres et de broussailles au milieu des champs avait quelque chose de fantastique. Le mélange des essences et des couleurs en faisait une véritable forêt de conte de fée, enchevêtrée, colonisée par le gui. Impatients de connaître la « surprise » de Josué, ils y entrèrent sans hésiter.
Rien ne les aurait cependant préparé à ce que leur montra le petit garçon. Celui-ci les avait guidés jusqu’à ce qu’ils prirent tout d’abord pour un rocher plat. Ils s’aperçurent rapidement qu’il s’agissait plutôt d’une table de pierre arborant des reliefs sculptés. Des striures et des feuilles grossières en parcouraient la surface. Mais ils furent plus particulièrement frappés par des reliefs en forme de gueules monstrueuses, affublées de bouches pleines de dents et des mêmes yeux bouffis les gargouilles d’église. La découverte jeta un froid parmi le petit groupe :
— « C’est ça la surprise ? Demanda Emilie.
— Qu’est-ce que c’est que ce truc ? Dit Karim.
— Ça c’est un autel ! C’est là que les Gaulois sacrifiaient des gens pour les dieux ! Annonça fièrement Josué.
— N’importe quoi ! s’insurgea Emilie, à qui cette explication ne plaisait pas du tout.
— C’est vrai ! Avant, il y avait des monstres et des sorciers ici.
— Les monstres et les sorciers ça n’existe pas ! s’écria Damien, c’est juste des histoires pour faire peur aux enfants !
— Ah oui ? alors pourquoi tout le monde a la trouille de venir ici ? J’ai un copain qui s’est fait attaquer par un monstre et je vais le venger !
— Et c’est qui ton copain ? Lança Damien, incrédule.
— Il s’appelle Teddy, et il a vu une bête ! »
Damien eut un mouvement de recul en entendant le nom du garçon aux cheveux blancs. Il vit Josué jeter au sol sa besace et en sortir ce qu’elle cachait depuis toute à l’heure : un gros revolver aux reflets ternes. Les autres enfants reculèrent terrifiés.
— « C’est un vrai ? Demanda Thomas, déjà sûr pourtant de la réponse.
— C’est le pistolet de mon grand-père. Avec ça, je vais tuer le monstre ! »
La lueur vengeresse dans ses yeux le rendit soudain très inquiétant. Mise à part Nancy qui restait à côté de lui, plus personne n’avait envie de jouer.
— « T’es maboul ! Dit Damien, les yeux écarquillés.
— Je veux rentrer ! Cria Emilie en comprimant le bras de son frère. »
Revenir en haut Aller en bas
http://outreplan.canalblog.com/
Napalm Dave

Napalm Dave


Masculin Nombre de messages : 114
Age : 44
Localisation : Tours
Date d'inscription : 30/12/2006

Le jeu du chat mortel Empty
MessageSujet: Re: Le jeu du chat mortel   Le jeu du chat mortel Icon_minitimeMer 4 Avr - 20:44

L’obscurité envahit soudain le bosquet, figeant les enfants de terreur. C’était comme si une nuit d’encre sans étoile était tombée en un instant. Leurs cris furent couverts par des plaintes s’élevant du sol, tout autour d’eux. On aurait dit les pleurs de douleur suraigus d’un millier de bébés. Les petits aventuriers du bas de la route avaient les jambes coupées par la peur, incapables de réagir à ce cauchemar bien réel. Tous leurs sens leur disaient de fuir, mais ils restaient là, sidérés.
Les plaintes se muèrent en un sifflement strident. Emilie hurla lorsque retentit un bruit de course. C’était celle d’une bête énorme qui écrasait les buissons sur son passage ! Il suffit à Damien de voir se rapprocher deux yeux maléfiques, véritables globes de sang bouillonnant, pour foncer dans les broussailles en entraînant violemment sa petite sœur. Josué faisait face au monstre, campé sur ses jambes tremblantes. Ses bras relevèrent le canon de son arme, ses doigts se crispèrent sur la gâchette. La détonation fit jaillir une flamme en même temps que chutait le frêle garçon. Il put voir la balle arracher un morceau de chair à cette gueule écumante, celle qui se verrouilla sur son corps dans un craquement d’os.
Les enfants s’étaient dispersés comme une volée de moineaux, le jeu avait tourné à la survie, au chacun pour soi. Sauf pour Damien qui entraînait toujours Emilie, slalomant entre les arbres, bondissant entre les fougères. Ce bois était pourtant minuscule, pourquoi n’arrivaient-il pas à en trouver la sortie ? Au hasard de sa fuite, il vit la chose passer rapidement à quelques mètres d’eux. Cela lui évoquait un lion, le plus grand et puissant de tous les félins, de la taille d’une camionnette mais doté d’une peau noire luisante et d’une crinière cramoisie sur tout le dos. Les griffes d’acier du prédateur fauchèrent Nancy en pleine course, labourant le tissu de sa robe dans une horrible gerbe de sang. Le corps disloqué fut soulevé de terre pour retomber dans sa gueule, le monstre jouait avec la fillette comme un chaton avec une souris… Damien et Emilie étalèrent aussitôt. Il fallait fuir, se mettre à l’abri. Ils n’y voyaient presque rien et ces plaintes stridentes leurs vrillaient les oreilles. Un peu plus loin devant, ils distinguèrent la silhouette de Thomas qui tentait de monter à un arbre, s’appuyant lestement sur une branche basse.
Le souffle d’une course, une odeur putride. Le monstre venait de frôler les deux enfants. Une puanteur de varech imprégna leurs langues et leurs narines délicates, jusqu’à la nausée. Etait-ce la branche qui venait de craquer ou les jambes de Thomas ? Il poussait des hurlements déchirants tandis que la bête engouffrait la moitié de son corps entre ses mâchoires puissantes, son mufle noir se contractant en une grimace atroce. C’étaient la morsure de dizaines de poignard s’enfonçant dans la chair. Damien devait en profiter pour fuir, mais il traînait une petite sœur au bord de l’évanouissement, sans aucune chance de l’emporter sur cet animal. « Vous ne voulez pas plutôt jouer à chat ? », sa phrase lui revint en tête. Comme souvent dans ces instants critiques, l’esprit est occupé par des pensées stupides. Il pensa soudain à Karim. Il voulut crier son nom mais il se retint. Crier, c’était se faire repérer, faciliter la tâche du chat…
Des lueurs rouges irisées étaient apparues. Elles ondulaient en jetant un éclairage diffus sur le bosquet. Damien et Emilie avaient tourné en rond car ils étaient maintenant face à la table de pierre. Les lumières s’intensifiaient en jetant d’inquiétants reflets sur les bas-reliefs : on aurait dit que les têtes étaient en train de s’animer. C’est là qu’ils virent Karim : prostré à une dizaine de mètres derrière l’autel, pelotonné contre le squelette rouillé d’une machine agricole. Le pauvre petit garçon ne voyait pas le tunnel de flammes tourbillonnantes se former derrière lui, s’élargir en éclipsant l’horizon. Il allait être avalé !
Damien cria son nom à, pleins poumons. Le feu illuminait les arbres sans les enflammer. Quelque chose de colossal était en train de prendre forme dans la lumière… Damien jeta Emilie de toutes ses forces parmi les fourrés. Sa fascination n’avait duré qu’une fraction de secondes car il avait entendu la galopade du « chat » dans son dos. Il se jeta contre la pierre sacrée, s’attendant à subir l’ultime sacrifice : au moins Emilie pourrait peut-être en réchapper. Ses petites mains rencontrèrent le révolver encore maculé du sang de Josué. Il s’en saisit, dernier geste de courage du cow-boy Damien. Déjà, le monstre fondait sur lui. Ses crocs étaient plus brillants que du cristal de roche. Vu de face, c’était le faciès du grand méchant loup, avec les défenses d’un phacochère.

L’ombre qui l’enveloppa ne fut pourtant pas celle du prédateur, mais d’un bras colossal. Une main de la taille d’une pelle d’excavatrice venait de saisir la bête par la crinière pour la soulever avec force. Une main ? Une serre plutôt, dotée de sept doigts ophidiens… Damien n’aurait pas du se retourner car ce qu’il vit devait à jamais le hanter. Le chat dévoreur crachait atrocement, malmené par un géant. C’était du moins la meilleure comparaison qu’il avait en tête pour décrire la créature qui se dressait dans la lumière, dépassant en taille la cime des arbres. Elle avait une tête, deux bras et deux jambes comme un homme, mais la ressemblance s’arrêtait là. C’était un ogre monstrueux dont la peau n’était qu’une croûte suintante, percée par endroits d’épines osseuses. Et ses yeux, Damien ne put jamais oublier ces boules laiteuses, inexpressives… La réalité avait fini par s’effondrer, les pires fantasmes s’y étaient engouffrés. Sous le regard halluciné des enfants, l’ogre assénait des gifles au dévoreur qu’il avait saisi par la peau du cou. Il le punissait comme un vulgaire animal de compagnie. Damien hurla plusieurs fois et plusieurs fois il tira. Cinq coups de feu puis le barillet décrivit un tour dans le vide. La lumière l’enveloppa et il s’évanouit.
*
Damien ne fut pas réveillé par la douce voix de maman mais par les cris d’angoisse de Karim qui lui firent ouvrir les yeux dans la pénombre. Il n’était pas dans son lit mais sur un plancher. Il était enfermé aux côtés de ses frères et sœurs. Oui, enfermé dans ce qu’il prit tout d’abord pour une cellule. Ils se trouvaient en réalité dans une gigantesque boîte, fermée avec son maillage de métal torsadé et posée sur la corniche vertigineuse d’une caverne. Autour d’eux, ils ne voyaient qu’une paroi de roche qui finissait par se perdre dans les ténèbres.
— « Je veux sortir ! Laissez moi sortir ! Haletait Karim dans des sanglots étouffés.
Mais ses supplications se turent en un douloureux hoquet lorsque la face camarde de l’ogre émergea de sous le rebord de la corniche pour les fixer. Ils sentirent leurs têtes bourdonner, comme sous l’effet de la fièvre. Alors que les tempes du géant étaient agitées de battements, une voix résonna dans leur tête. Elle n’était pourtant pas grave ou lugubre mais minaudante d’un petit garçon :
— « Ma maison donne sur votre monde. Je suis tellement désolé que Rachkasàn vous ait fait du mal, c’est un bébé vous savez. Je suis un enfant moi aussi et si mes vieux apprennent que j’ai laissé échapper le chat, ils vont me gronder, alors Je ne peux pas vous garder ici. Je vais vous relâcher là où vous étiez, comme ça vous direz aux autres petits de l’autre monde de ne plus jouer à côté du soupirail ».
Les enfants se serrèrent les uns contre les autres lorsque le géant se saisit de leur cage pour les emmener dans le tunnel obscur, Karim n’en pouvait plus, il hurla.
*
Aucune explication ne fut trouvée pour le massacre de Josué et Nancy Villas et de Thomas Sarasin près de Bourg Saint-Roch, les témoignages des autres enfants s’avérant inexploitables par les enquêteurs. La vieille maison de campagne fut finalement vendue par Francis Cordeau. Karim Abdellaoui devait sombrer dans une catatonie incurable et être interné à vie à l’âge de sept ans.
Damien Cordeau et Emilie Pascal restèrent sains d’esprit. Frères et sœurs de sangs différents, soudés à jamais par le secret de cette expérience surnaturelle, ils se marièrent contre l’avis de leurs parents à la majorité d’Emilie. Ils évitèrent toujours la Haute-Marne et de parler du Bourg Saint-Roch, nom évangélisé d’ Ara Manduci, l’« autel de l’ogre » des anciens Gallo-romains. Ils craignirent jusqu’à la fin de leurs longues vies que les monstres qui existent n’emportent leurs propres enfants.
Revenir en haut Aller en bas
http://outreplan.canalblog.com/
Raphaël

Raphaël


Masculin Nombre de messages : 35
Age : 47
Localisation : Laval (53)
Date d'inscription : 28/12/2006

Le jeu du chat mortel Empty
MessageSujet: Re: Le jeu du chat mortel   Le jeu du chat mortel Icon_minitimeLun 9 Avr - 1:13

Ta nouvelle, malgré quelques défauts, se lit avec plaisir... jusqu'à l'épilogue, qui, effectivement, casse tout :
    Un tel récit exige une chute abrupte. Or, cet épilogue qui énumère ce que sont devenus les personnages n'est pas abrupt.
    Le gars qui épouse sa soeur adoptive, ce n'est pas très réaliste. Même si un frère et une soeur sont adoptifs, donc pas du même sang, il existe une relation particulière entre deux enfants élevés ensemble : leur amour est uniquement fraternel.
    La catatonie de Karim, énoncée ainsi, manque d'impact. Aussi horrible que soit un fait, il est très rare que sa simple énonciation lui suffise.

Je crois qu'il aurait fallu finir sur la fuite des enfants, à l'issue de laquelle Damien et Emilie se rendent compte du regard vide de Karim... et hurlent.

Autre défaut, plus général celui-ci : tu installes une atmosphère inquiétante trop tôt. Relisons le début :
Citation :
La familiale glissait silencieusement le long du lacet de la route, se faufilant entre les collines comme un animal farouche. On aurait dit la course prudente d’un rongeur profitant du crépuscule pour se déplacer. Le ciel était d’ailleurs déjà sombre : en ces premiers jours de vacances de février, la nuit arrivait encore vite.
En violet, tout ce qui installe une atmosphère inquiétante. Tu oublies que ce n'est qu'un banal voyage en voiture. Dans la voiture se trouve une famille lambda qui se rend à sa maison de campagne. Ils ne sont ni menacés, ni suivis. L'arrivée à la maison se passe sans autre anicroche que les enfants qui se crottent dans la boue. Tout cela justifie une atmosphère ordinaire. L'atmosphère inquiétante est prématurée.

Maintenant, le passage juste avant l'arrivée :
Citation :
Damien poussa un soupir de soulagement. Puis son regard se noya à nouveau dans le paysage monotone. Les mornes forêts de conifères enserraient la route, couloir sombre et oppressant. Par moment, on aurait cru que les sapins s’avançaient en formation compacte, hésitant à attaquer le bitume. Pour la première fois depuis qu’il connaissait ce maudit patelin, le petit garçon avait hâte d’arriver.
Là, tu as voulu montrer ce que voyait Damien à travers son imagination d'enfant. Mais là encore, il y a quelques abus d'atmosphère inquiétante.

Le fantastique est un dérèglement du quotidien. Mais avant d'être dérèglé, le quotidien a besoin d'être installé. Le quotidien, ce ne sont pas seulement des personnages réalistes, ce n'est pas seulement un décor crédible : c'est aussi une atmosphère ordinaire.
Dans un récit fantastique, la tension monte progressivement. Elle part de zéro (ce qui n'est pas le cas dans ta nouvelle, où elle part un peu haut) et ne commence à décoller que... eh bien, au bon moment. Ici, elle aurait dû commencer à monter à la rencontre avec Teddy, mais tout doucement : la rencontre avec Teddy soulève des questions inquiétantes (quel choc a pu le diminuer à ce point ?) sans déclencher de faits inquiétants. Après la rencontre avec Teddy, on monte d'un petit cran avec le cauchemar d'Emilie. Après, stagnation, voire retombée, jusqu'à l'arrivée des enfants à l'autel, où on monte jusqu'à l'apothéose (ce que tu aurais très bien réussi... si le début de l'histoire n'avait pas été déjà tendu).
Tu peux aussi commencer ton histoire avec un fait mystérieux qui suscite chez le lecteur mille et une questions : c'est ainsi que Dean Koontz commence ses romans. Là, il ne faut pas avoir peur de donner de la tension. Mais si tu commences avec une scène de la vie quotidienne, c'est l'atmosphère de la vie quotidienne qui s'impose.

Et en aucun cas, la tension ne doit être uniforme.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.rtxonweb.110mb.com
Napalm Dave

Napalm Dave


Masculin Nombre de messages : 114
Age : 44
Localisation : Tours
Date d'inscription : 30/12/2006

Le jeu du chat mortel Empty
MessageSujet: Re: Le jeu du chat mortel   Le jeu du chat mortel Icon_minitimeLun 9 Avr - 22:21

Excellentes remarques, je n'y aurais pas pensé. Du coup je le note pour ma réécriture.
En vérité, Emilie n'est pas adoptée mais juste placée, enfin ça revient un peu au même.
Pour l'épilogue, je me rends compte finalement qu'il est trop abrupt par rapport à la mise en place. Le fait que j'aie dû tronçonner pour rentrer dans les limites de l'AT y est pour quelque chose.
Je n'ai plus qu'à me remettre au travail.
Revenir en haut Aller en bas
http://outreplan.canalblog.com/
Contenu sponsorisé





Le jeu du chat mortel Empty
MessageSujet: Re: Le jeu du chat mortel   Le jeu du chat mortel Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Le jeu du chat mortel
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Traversées Oniriques :: La soute : un lieu d'échange des créateurs :: Tablettes électroniques-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser