Juste une tartine, une. Quelle confiture sur le beurre ?
- Hénée a écrit:
- Je m'excuse donc pour les possibles oublis de correction mais de manière générale je suis assez fière du travail qui a été fait sur cette nouvelle, et j'espère qu'il en est de même pour Clément Noctis.
Une chose est certaine, je vous dois beaucoup, et ne vous ai pas assez remercié de vos réponses si complètes, aussi bien pour celle-ci que pour All o' Reddy Dead, car vous mettez autant en valeur les qualités que les lacunes. Et à vrai dire, l'accumulation des refus systématiques, même s'ils sont éminemment justifiés, parviennent aisément à vous mettre à bas. Parfois vous vous dites que la frénésie de continuer AT après AT est vaine, et source d'une frustration qui finalement serait si simple de faire cesser en rangeant sa plume.
Ainsi j'ai souvent l'envie de "brûler" tout et de ne plus y toucher. Je le fais parfois, ce qui me vaut des mois d'ostracismes, et puis par hasard, je m'y remets. Par le feu d'une inspiration subite.
Mais la frustration est bien réelle. Permettez cette anecdote.
Il n'y a pas longtemps, j'avais répondu à un refus par un email exprimant mes remerciements pour leur attention, mais également ma déception, un peu rageuse, puisque cette nouvelle-là était, je le trouvais, particulièrement inspirée. Mon interlocuteur, sympathique, m'a alors répondu qu'il ne fallait pas se décourager et qu'il lui avait bien fallu deux ans de travail acharné pour écrire quelque chose d'à peu près satisfaisant.
Qu'est-ce que deux ans ?
Cependant malgré tout la critique est chose positive. Je pense qu'écrire c'est énormément d'auto-discipline. Chose que je n'ai pas. C'est rageant de lire, relire, corriger, relire à voix haute, corriger, se questionner des heures sur une tournure... Et de laisser au bout encore bien des discussions, voire des fautes de gamins. Le plus frappant est lorsqu'on a réfléchi longtemps sur une phrase et qu'on vous la reproche après, et que cette reproche est parfaitement justifiée.
Néanmoins, Lawrence a parfaitement raison de faire remarquer que mon style est mauvais. J'en ai d'autant plus besoin qu'il s'agit d'un véritable problème de perception, étant donné que malgré les bêta-lecteurs, j'en reviens toujours à cela.
Et puis tu avais commencé par un compliment. La référence à mars la bleue and co n'est pas tout à fait pertinente en ce que je n'ai pas du tout aimé cette série de romans. Mais elle est juste en ce que dès mes premières réflexions autour du sujet, je me suis dit qu'il serait difficile de trouver une véritable originalité du thème en restant dans le sujet. Je m'étais donc laissé aller à un certain nombre de lieux communs de la SF, et la Rébellion en était un (l'existence d'une rébellion est presque en soi un lieu commun). Mais je ne saurais pas citer tous les romans qui m'ont plus ou moins inspiré à ce sujet, j'en ai lu un paquet je pense.
Par contre l'idée des androïdes me vient d'une nouvelle d'Andrevon, enfin il me semble, formidable d'ailleurs, où il décrivait des androïdes ayant développé une culture indépendante, une religion, etc, en marge de la société, un peu comme les esclaves noirs américains ont développé toute une culture à eux, en une forme de résistance passive.
La technologie bionique je l'ai piquée aussi quelque part, une nouvelle ou un roman, je me souviens de l'histoire mais impossible de mettre un titre ou un auteur... Ah si, il y a ce roman de Troy Denning, dans le cycle de Star Wars, où Jacen et Jaina vont combattre des aliens venus d'une autre galaxie, avec un chevalier jedi capturé au sein de leur sorte de vaisseau imitant une planète, quelques scènes de ce roman, bien que n'étant pas de la Grande Littérature, me restent bien à l'esprit encore aujourd'hui. Mais de toute façon, c'est aussi un lieu commun, ne serait-ce que les Zergs pour ceux qui ont joué à Starcraft.
J'avais essayé de créer surtout un héros complexe et inattendu, confronté à une réalité en opposition complète au moindre de ses souvenirs, et donc en proie à une sorte de combat intérieur : de cette réalité ou de la mienne, à laquelle se fier au final ? Et surtout de montrer à quel point il était manipulé et n'avait aucune emprise sur sa vie, que du fait d'un certain nombre de préacquis, la manipulation originaire se maquillait en choix, plein et conscient, finalement plus acceptable pour l'esprit.
Le tout dramatisé par l'échéance inéluctable de la mort.
A cela je pense être arrivé globalement.