Bon, alors de manière un peu schématique, on définit trois domaines appartenant au monde de l'édition :
1°) Le secteur technique
2°) Le secteur commercial
3°) Le secteur éditorial.
Dans ces domaines différents se croisent employés de maisons d'édition et interlocuteurs extérieurs très importants (imprimeur, libraire...) Il faut d'ailleurs savoir qu'il y a souvent plus de sous-traitance dans une petite boîte, où les employés font tout et délèguent le plus possible pour se soulager (par exemple, à des correcteurs professionnels, des lecteurs, des maquettistes free-lance...) alors que dans les grandes boîtes, chaque employé s'occupe d'un domaine particulier (chef de fabrication, directeur commercial, attaché de presse...) et il y a moins de sous-traitance.
Voici un pitit résumé synthétique de ce que l'on appelle la chaîne du livre :
Lorsqu'un manuscrit arrive, il est soumis au service manuscrit, chargé du tri. Ce tri se fait par "écrémage", c'est-à-dire que la personne qui en est chargée lit une dizaine de pages pour commencer, et écarte ceux qui sont déjà clairement non intéressants. Elle va ensuite lire une cinquantaine de pages des autres, et écarter ceux qui paraissaient pas mauvais et qui finalement se révèlent ennuyeux ou mauvais. Puis elle continue la lecture des autres, etc etc jusqu'à ce qu'elle en sélectionne quelques-uns qu'elle va envoyer à des lecteurs, pour qu'ils fassent une véritable fiche de lecture dessus.
Chaque fois qu'un manuscrit passe une étape de tri, il peut espérer s'il est refusé finalement une lettre de refus de plus en plus détailléer (enfin ça, c'est pour les maisons qui ont le temps de le faire.)
Si un lecteur s'enthousiasme pour un manuscrit, là ça dépend de la maison mais en général d'autres lecteurs vont plancher dessus, et peut-être aussi directement l'éditeur lui-même. Si le manuscrit est choisi, on contacte l'auteur et on lui propose un contrat de cession de droits.
S'il accepte, c'est alors parti pour une série de corrections, plus ou moins profondes, sur le texte. Un éditeur peut demander à l'auteur de changer la moitié de son texte s'il le juge nécessaire. En tout cas ça bosse dur. En même temps, l'éditeur met au point un cahier des charges, c'est à dire un planning pour savoir exactement comment le livre va pouvoir s'inscrire dans sa production. On démarre aussi le travail avec l'illustrateur de la 1ère de couv, on commence à réfléchir à la 4e, bref on commence à mettre en place tout le contenu de l'objet.
Une fois que tout le texte est prêt, ainsi que les éventuelles images, on confie le temps au chef de fabrication. Ce dernier va mettre en page tout le texten, soit lui-même soit par un maquettiste. Une fois que tout sera rentré dans l'ordinateur, en prenant déjà la forme du futur livre, on va en imprimer quelques exemplaires sur feuilles A4. On appelle cela des jeux d'épreuve, et on va passer un certain temps à en corriger toutes les coquilles, grâce aux correcteurs.
Une fois ce travail terminé, le directeur de fabrication envoie tout chez l'imprimeur. Les relations avec ce dernier sont très importantes.
Dans le même temps, le directeur commercial peut proposer de donner aussi à l'imprimeur des affiches ou des marque-pages à faire.
Une fois que le livre est tout fraîchement sorti des imprimeries, le secteur commercial va distribuer un certain nombre de services de presse (livres gratuits) aux journalistes avec qui il garde contact (par le biais de l'attaché de presse, qui est aussi la personne qui s'occupe souvent des relations avec les auteurs) pour qu'ils en tirent des articles. Pour aider ces journalistes d'ailleurs on joint au service de presse un "prière d'insérer", c'est à dire une feuille récapitulative sur l'ouvrage (ce sont des détails, mais c'est la réalité du métier^^) Ensuite, le secteur commercial s'occupe des relations avec le diffuseur-distributeur (c'est la partie que je connais la moins...) pour que le livre soit envoyé, dans les quantités nécessaires, à tous les points de vente répertoriés.
Le livre arrive alors tout frais en librairie, et c'est parti!
Voilà^^ Maintenant, il ne faut pas oublier que les relations avec les gens extérieurs se font sur le long terme : bien souvent, les manuscrits sont des commandes de l'éditeur à un de ses auteurs, d'où l'entretien des relations pour savoir comment le livre avance. De même, la publicité d'un ouvrage ne se fait jamais toute seule : en fait, le diffuseur met en place des réunions de représentants, qui sont les gens qui vont aller voir les libraires pour les convaincre de commander les ouvrages qu'ils distribuent. De même, le secteur commercial de la maison d'édition s'occupe aussi beaucoup des catalogues, et des relations avec les lecteurs eux-mêmes par le biais de la présence sur les salons, des forums, etc etc...
Voilà, en gros c'est à peu près ça, après il y a toujours des différences plus ou moins grandes selon les structures.
Et je vous ai complètement assommés!